Plusieurs professionnels peuvent intervenir dans le cadre des Troubles NeuroDéveloppementaux (TND) mais comment s’y retrouver ? Faisons le point !

Les professionnels sur qui s'appuyer dans le cadre des TND (TSA, TDAH, DYS) : psychiatre ou pédopsychiatre, psychologue ou neuropsychologue, ergothérapeute, psychomotricien, orthophoniste, éducateur spécialisé, orthoptiste, assistant social. Diagnostic et/ou prise en charge

Le psychiatre est qualifié pour diagnostiquer les TND. Le pédopsychiatre est un psychiatre spécialisé pour les enfants et les adolescents.

Il utilise des outils d’évaluation clinique et des entretiens approfondis avec les patients et leur famille pour déterminer la présence de ces troubles, ainsi que pour évaluer les besoins spécifiques de la personne.

Après le diagnostic, le (pédo)psychiatre élabore un plan de traitement individualisé. Ce plan peut inclure une combinaison de thérapies, de médicaments, d’interventions éducatives et de soutien familial visant à atténuer les symptômes et à améliorer le fonctionnement global de l’individu.

De nombreuses personnes atteintes de TND présentent également des troubles mentaux comorbides tels que anxiété, troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ou dépression. Il est formé pour évaluer et traiter ces troubles en tenant compte de leurs interactions avec les TND.

Il peut fournir une thérapie individuelle à l’enfant ou à l’adolescent pour l’aider à faire face aux défis liés à son TND, ainsi que des séances de thérapie familiale pour soutenir la famille dans la gestion des difficultés associées au trouble.

En tant que médecin, il est souvent amené à compléter le certificat médical pour le dossier MDPH.

Avant tout, quelle différence entre psychologue et neuropsychologue ? Un neuropsychologue est un psychologue qui s’est spécialisé dans l’étude des relations entre le cerveau et le comportement. Alors qu’un psychologue peut travailler dans une variété de domaine de la psychologie, le neuropsychologue s’est spécialisé dans l’évaluation et le traitement des troubles cognitifs et comportementaux liés au fonctionnement cérébral.

Les psychologues et les neuropsychologues sont formés pour effectuer des évaluations détaillées de la cognition, du comportement, des émotions et des fonctions exécutives des personnes présentant des TND. Ils utilisent des outils spécifiques tels que des tests psychologiques (notamment le WISC, test psychologique), des questionnaires et des entretiens cliniques pour évaluer les différentes dimensions des troubles.

Parmi les tests psychologiques, le WISC (Wechsler Intelligence Scale for Children) est largement utilisé pour mesurer l’intelligence des enfants de 6 à 16 ans. Il mesure en effet différentes capacités cognitives, telles que la mémoire de travail, la résolution de problèmes, le raisonnement verbal et non verbal, la compréhension verbale, la mémoire à court terme, etc. Il se compose de plusieurs sous-tests qui évaluent les capacités de l’enfant dans différents domaines. L’évaluation WISC est souvent utilisée dans le cadre d’une évaluation globale de l’enfant, que ce soit pour diagnostiquer des troubles d’apprentissage, évaluer les besoins éducatifs spéciaux, ou simplement comprendre les forces et les faiblesses cognitives d’un enfant. Les résultats du WISC peuvent également aider à orienter les interventions éducatives et thérapeutiques pour les enfants.

Identifier les forces et les faiblesses individuelles de la personne concernée permet de concevoir des interventions adaptées pour renforcer les compétences et pour compenser les difficultés associées aux TND.

Les psychologues et les neuropsychologues fournissent un soutien thérapeutique aux personnes affectées par les TND. Cela peut inclure des interventions cognitivo-comportementales (TCC) pour gérer l’anxiété, la dépression ou les difficultés sociales, des techniques de gestion du stress, des stratégies d’organisation et de planification, etc.

Le rôle de l’ergothérapeute dans le cadre des troubles neurodéveloppementaux est d’aider les personnes à maximiser leur autonomie et leur qualité de vie en leur fournissant les compétences, les stratégies et le soutien nécessaires pour surmonter les défis associés à leurs troubles. Il les aide à développer, restaurer ou maintenir leur capacité à réaliser des activités de la vie quotidienne.

Dans un premier temps, l’ergothérapeute évalue les capacités fonctionnelles de la personne autrement dit les compétences et les capacités de la personne dans différentes activités quotidiennes telles que se nourrir, s’habiller, se laver, travailler, étudier, jouer, etc. Il observe comment les difficultés liées aux TND affectent ces activités.

En fonction des résultats de l’évaluation, l’ergothérapeute élabore un plan de traitement individualisé pour aider la personne à surmonter ses difficultés. Ce plan peut inclure des techniques de modification de l’environnement, des stratégies d’adaptation, des exercices pour améliorer les compétences motrices ou cognitives, etc.

L’ergothérapeute aide la personne à acquérir des compétences et des stratégies pour accomplir efficacement les activités de la vie quotidienne malgré ses troubles. Cela peut inclure l’utilisation d’aides techniques, l’apprentissage de nouvelles techniques de gestion du temps ou de l’organisation,…

Certains ergothérapeutes sont également formés à l’intégration neurosensorielle. L’ergothérapeute peut alors proposer un bilan sensoriel. En fonction des difficultés sensorielles identifiées, il travaille alors avec la personne pour développer des stratégies visant à améliorer l’intégration sensorielle et à réguler les réponses sensorielles. Il intègre des approches sensorimotrices dans le traitement, ce qui signifie qu’il combine des activités sensorielles avec des activités motrices pour renforcer la connexion entre les sens et les mouvements. Cela peut aider à améliorer la coordination, l’attention, la concentration et les compétences motrices de la personne. En outre, il recommande des adaptations de l’environnement pour mieux répondre aux besoins sensoriels de la personne. Cela peut inclure des modifications de l’éclairage, du mobilier, du matériel sensoriel, etc., pour créer un environnement plus favorable à son bien-être et à sa fonctionnalité.

Le psychomotricien travaille avec les personnes ayant des difficultés dans leur développement psychomoteur, c’est-à-dire ce qui concerne la relation entre le corps et l’esprit. Il va chercher un équilibre de l’esprit avec le corps. Il se concentre principalement sur le développement moteur, sensoriel et affectif de l’individu. En aidant à améliorer les compétences motrices, sensorielles et cognitives, ainsi qu’à développer l’autonomie et le bien-être général, le psychomotricien joue un rôle important dans le cadre des TND. Il intervient sur les capacités psychomotrices c’est-à-dire aussi bien les capacités motrices (motricité fine et motricité globale) que comportementales, relationnelles et émotionnelles.

Dans un premier temps, il va réaliser un bilan afin d’évaluer les capacités motrices, sensorielles et cognitives de la personne. Il observe comment celle-ci se comporte dans son environnement, comment elle bouge, interagit et communique.

Après l’évaluation, le psychomotricien élabore un plan personnalisé. Il va utiliser des activités corporelles, sensorielles et ludiques pour stimuler le développement global de la personne en mettant l’accent sur l’exploration et la découverte de soi à travers le mouvement. Son objectif est de renforcer les zones faibles et de développer de nouvelles compétences. Lorsqu’il s’agit d’enfant, le psychomotricien travaille souvent en étroite collaboration avec les familles pour les aider à comprendre les besoins de leur enfant et à mettre en place des stratégies pour le soutenir à la maison. Haut du formulaire

Le rôle de l’orthophoniste dans le cadre des troubles neurodéveloppementaux (TND) est crucial pour aider les individus à surmonter les difficultés liés à la communication, au langage, à la parole ou à la déglutition.

Dans le cadre des TND, l’orthophoniste évalue notamment les compétences de communication de l’individu, y compris le langage expressif (parler) et réceptif (compréhension), la parole, la fluence verbale, la pragmatique (utilisation appropriée du langage dans des contextes sociaux) et d’autres aspects de la communication.

Dans de nombreux cas, les TND peuvent affecter les compétences sociales et la pragmatique du langage. L’orthophoniste peut travailler sur les compétences sociales en travaillant avec la personne sur l’amélioration de ses interactions sociales et sa compréhension des règles sociales.

Dans le cadre des Troubles du Spectre Autistique (TSA), l’orthophoniste peut également prendre en charge les troubles de l’oralité. Ceux-ci peuvent se manifester par des difficultés dans plusieurs domaines, tels que la mastication, la déglutition, l’alimentation sélective, l’hypersensibilité ou l’hyposensibilité orale, et d’autres problèmes liés à l’interaction avec la nourriture et les textures alimentaires. Le rôle de l’orthophoniste dans ces cas est d’évaluer et de traiter ces difficultés de l’oralité.

A noter que l’orthophoniste nécessite une prescription médicale. Le suivi est pris en charge par la sécurité sociale.

L’éducateur spécialisé en activité libérale intervient auprès d’enfants, d’adolescents et de familles avec un ou plusieurs TND (trouble du neurodéveloppement). Il accompagne la personne et sa famille dans son cheminement, en mettant en avant ses compétences, et en soutenant son développement cognitif, émotionnel, relationnel et personnel.

L’accompagnement est global et individualisé, au contact direct des familles et au plus près de leurs besoins.

Au préalable de l’accompagnement, avec les familles, l’éducateur spécialisé évalue les besoins de l’enfant  (sensoriels, fonctionnels, compétences utiles, organisationnels, communication, autonomie, interactions sociales, …), en fonction des attentes familiales. Un devis annuel sera ensuite transmis à la famille, afin de le joindre, si accord, au dossier MDPH.

L’éducateur spécialisé élabore avec la famille un Programme Individuel d’Accompagnement, développant les domaines d’intervention à développer, les objectifs et moyens utilisés. Des bilans sont régulièrement réalisés, et les objectifs et moyens actualisés avec les parents. Le travail avec les familles est primordial dans le travail de l’éducateur spécialisé, les parents étant les premiers interlocuteurs et connaissant parfaitement le fonctionnement de leurs enfants.

L’accompagnement s’effectue sous différents angles, en individuel ou en groupe, au domicile des parents, en cabinet ou dans tout autre lieu accueillant la personne, en fonction des besoins (crèche, école, club de loisirs, grands-parents, …). Les accompagnements collectifs, en groupe de pairs de niveau cognitif ou âge équivalents, permettent de mettre en pratiques les apprentissages préalablement travaillés, de développer les habilités sociales et de favoriser la réciprocité et la pair-aidance.

Selon le profil établi, il peut s’agir de :

  • Développer la communication par la mise en place d’outils concrets et de supports visuels personnalisés (PECS, tableau de communication, signes, …), la soutenir et mettre en sens l’environnement, aborder la pragmatique du langage, la communication non-verbale, le figuré, les faux-pas, etc. ;
  • Faciliter les apprentissages par une structuration des espaces (espace d’activité autonome, de repos, de travail scolaire,…) et du temps (emplois du temps, utilisation de Timerséquentiels, …) afin d’être plus autonome dans la vie quotidienne.
  • Renforcer les capacités cognitives (mémoire, attention, flexibilité, organisation, …) à travers des supports ludiques et attrayants stimulant les fonctions exécutives.
  • Développer l’autonomie personnelle dans la vie quotidienne (propreté, repas, hygiène, temps libres, sommeil, devoirs, gestion des écrans, utilisation des transports, …) et la participation à la vie familiale.
  • Décoder les comportements problèmes par une analyse fonctionnelle afin de proposer des alternatives et une guidance parentale, d’en comprendre la fonction, le sens. Permettre un temps de répit, un soutien à la parentalité.
  • Evaluer les troubles sensoriels, les décoder et mettre en place des activités ou du matériel de régulation.
  • Partager des activités créatives visant l’épanouissement et le bien-être de la personne (bricolage, jeux, …), développer la confiance en soi, l’estime à travers la mise en avant des compétences.
  • Etendre les habiletés sociales, les relations aux autres à travers des scénarios sociaux, des jeux de rôles, d’échanges, d’activités collectives (groupes d’échanges, de réciprocité sociale, d’habiletés conversationnelles…), apprendre à décoder ses émotions.
  • Accompagner des adultes en situation professionnelle (job coaching), décrypter l’environnement, réduire le stress, rendre prévisibles les situations, aménager l’espace.
  • Sensibiliser les différents milieux à l’autisme : écoles, entourage de l’enfant ou l’adulte, centres de loisirs, professionnels, etc.
  • Soutenir les familles dans leur rôle parental, les accompagner dans le cheminement de leur enfant, veiller à leur bien-être en prenant en compte leur état de fatigue, leurs questionnements, leurs ressources et connaissances des TND.
  • Participer aux rencontres scolaires, accompagner l’équipe pédagogique dans la mise en place d’outils, informer sur les besoins et particularités de l’enfant, décoder l’environnement, le rôle de chacun, ce qui est attendu, partager les outils et stratégies.
  • Préparer les enfants en attente d’intégration dans un service médico-social ou ESMS à la collectivité en utilisant les mêmes supports et stratégies, palier aux délais d’inclusion en établissements en évitant le surhandicap et en permettant à l’enfant de développer ses compétences
  • Etre partenaire des professionnels qui interviennent auprès des personnes accompagnées : PCPE, CMP, hôpitaux de jour, CRA, SESSAD, CAMSP, PCO, Professionnels libéraux (neuropsychologues, psychiatres et pédopsychiatres, pédiatres, médecins, orthophonistes, psychomotriciens), Education nationale (professeurs référents, enseignants et équipe pédagogique, …), assistantes sociales, structures de la petite enfance, structures de loisirs, centres socio-culturels, etc.

L’orthoptiste est un professionnel paramédical qui va intervenir dans le cadre des problèmes visuels et oculomoteurs pouvant accompagner les troubles neurodéveloppementaux. Il intervient sur un champ différent de l’ophtalmologue, qui lui est un médecin spécialisé dans le diagnostic et le traitement des maladies oculaires.

Dans un premier temps, il va évaluer de manière détaillée et précise les fonctions visuelles. En effet, les enfants atteints de TND peuvent présenter divers problèmes visuels, tels que des troubles de la vision binoculaire (vision des deux yeux), de la coordination oculomotrice ou de la perception visuelle.

En fonction des besoins spécifiques de l’enfant, l’orthoptiste peut concevoir et mettre en œuvre des programmes de rééducation visuelle visant à améliorer la coordination des mouvements oculaires, la perception spatiale, la fusion des images, etc. Ces programmes peuvent être essentiels pour aider l’enfant à mieux utiliser ses capacités visuelles dans sa vie quotidienne et son apprentissage.

Si nécessaire, l’orthoptiste peut recommander et prescrire des dispositifs optiques tels que des prismes pour corriger les anomalies visuelles et faciliter le développement visuel de l’enfant.

Le podologue posturologue peut avoir un rôle à jouer dans la prise en charge des troubles du neurodéveloppement (autisme, TDAH troubles des apprentissages, dyspraxie).

Les troubles neurodéveloppementaux, tels que le TDAH, l’autisme et les troubles dyslexiques, peuvent être associés à des déséquilibres posturaux. La proprioception, ou la perception du corps dans l’espace, peut être altérée chez les personnes avec des TND.

Un podologue posturologue peut évaluer la posture globale et les alignements corporels pour identifier des anomalies qui pourraient exacerber certains symptômes.

Le traitement par semelles posturales proprioceptives va permettre d’améliorer la posture et la proprioception et, par conséquent, l’équilibre et la stabilité. 

Elles peuvent notamment :

  • réduire les tensions musculaires et articulaires, ce qui peut avoir un effet positif sur le confort et le bien-être général de l’enfant ou de l’adulte et permettre de favoriser la concentration,
  • limiter la fatigue générée par le manque de stabilité et l’excès de dépense d’énergie pour compenser,
  • améliorer le positionnement occulo-moteur,
  • améliorer la motricité fine et globale.

Pour des résultats optimaux, il est important que ces semelles soient faites sur mesure par un podologue spécialisé dans la posturologie.

Fonctionnement des Semelles Proprioceptives

  1. Stimulation sensorielle :
    • Les semelles proprioceptives sont conçues avec des éléments spécifiques (comme des renforts, des coussinets, ou des textures variées) qui stimulent les récepteurs sensoriels situés sous les pieds. Cette stimulation aide à envoyer des informations au cerveau sur la position et les mouvements du corps.
  2. Rééquilibrage postural :
    • En influençant la manière dont les pieds touchent le sol, ces semelles peuvent aider à corriger des déséquilibres posturaux. Elles modifient légèrement la position du pied, ce qui peut entraîner des ajustements dans la posture globale, depuis les chevilles jusqu’à la colonne vertébrale.
  3. Amélioration de la coordination :
    • En améliorant la sensibilité proprioceptive, ces semelles aident à mieux coordonner les mouvements, ce qui peut être particulièrement bénéfique pour les personnes ayant des troubles de la coordination motrice.

L’assistant social a un rôle de soutien des familles touchées par les troubles neurodéveloppementaux. Son objectif est d’offrir un soutien global qui prend en compte les besoins émotionnels, sociaux et pratiques des familles, tout en les aidant à accéder aux ressources et aux services nécessaires pour favoriser le bien-être et le développement de leur enfant.

Au-delà du soutien émotionnel que l’assistant social pourra vous apporter en vous offrant un espace sûr pour exprimer vos préoccupations et vos émotions, il pourra vous orienter et vous informer sur les ressources à votre disposition, vous aider à vous y retrouver dans la complexité du système de soins de santé et des services sociaux. Il pourra par exemple vous accompagner pour compléter le dossier MDPH ou vous informer sur les prestations auxquelles vous pouvez prétendre.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié dans ses recommandations de bonne pratique un tableau d’orientation vers les interventions précoces, simultanément ou en attente de diagnostic, qui vous permettra d’y voir plus clair dans les professionnels à contacter en fonction du type de déficit identifié.

Pour en savoir plus sur les aides extérieures :

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