Depuis sa première description par Leo Kanner en 1943, le concept de l’autisme a connu une évolution significative, tant dans sa compréhension que dans les termes utilisés pour le décrire. Cela se voit notamment dans l’évolution du terme « autisme » à travers les différentes évolutions du Manuel diagnostique des troubles mentaux (DSM) dans lequel l’autisme a été inclus pour la première fois en 1952.

Initialement le concept d’autisme était étroitement lié à la psychose et à la schizophrénie infantile. Il a fallu attendre 1980 et la publication du DSM-3 pour voir l’autisme infantile reconnu comme un trouble distinct, séparé de la schizophrénie. Le DSM-3 introduit alors le diagnostic de « trouble autistique » en tant que trouble envahissant du développement (TED), caractérisé par des altérations dans les interactions sociales, la communication et les comportements répétitifs et restreints. Des sous-catégories sont rattachées au TED telles que le syndrome d’Asperger ou le trouble envahissant du développement non spécifié (TED-NS).

La publication du DSM-5 en 2013 a marqué un nouveau tournant dans la conceptualisation de l’autisme en regroupant toutes ces catégories au sein d’une catégorie plus large appelée « troubles du spectre de l’autisme » (TSA). Cette approche a pour objectif de reconnaître la diversité des présentations cliniques de l’autisme  et la nécessité d’une approche plus nuancée dans le diagnostic et la prise en charge.

L’autisme est considéré actuellement comme un trouble neuro-développemental aux origines multifactorielles, notamment génétiques.

.

Pourquoi parle-t-on de "trouble du spectre de l'autisme" ?

Le spectre autistique n'est pas linéaire

On parle de “spectre autistique” pour refléter la diversité et la variabilité des caractéristiques observées chez les personnes autistes

Plutôt que de considérer l’autisme comme un ensemble de traits rigides et uniformes, le concept de spectre reconnaît que les symptômes de l’autisme peuvent varier considérablement en termes de gravité, de nature et de combinaison. 

Le concept de “spectre” permet de mettre en avant :

  • La variabilité des symptômes : Les personnes autistes peuvent présenter un large éventail de symptômes, allant des difficultés légères de communication sociale aux déficits plus sévères dans plusieurs domaines, tels que la communication verbale, les comportements répétitifs et les interactions sociales, les sensibilités sensorielles, les fonctions exécutives. Le spectre autistique englobe cette variabilité.
  • Les différences individuelles : Chaque personne autiste est unique, avec ses propres forces, faiblesses et caractéristiques. Certaines personnes autistes peuvent avoir des compétences exceptionnelles dans certains domaines, tandis que d’autres peuvent avoir besoin d’un soutien important dans leur vie quotidienne. Le concept de spectre reconnaît ces différences individuelles.
  • L’évolution au fil du temps : Les symptômes de l’autisme peuvent également évoluer au fil du temps dans un sens ou dans l’autre, ce qui signifie qu’une personne autiste peut présenter des besoins différents à différents stades de sa vie. Le spectre autistique permet de prendre en compte cette évolution dans le diagnostic et la prise en charge.
Retour en haut