La 5ème édition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-5), publié par l’American Psychiatric Association, est une référence largement utilisée pour le diagnostic des troubles mentaux, y compris le TDAH.

Voici ce que le DSM-5 dit sur le TDAH :

1. Inattention (critère A1) : Au moins 6 des 9 symptômes suivants (pour les enfants) ou 5 (pour les adultes) doivent avoir persisté pendant au moins six mois à un degré qui est inapproprié pour le niveau de développement et qui a un impact négatif sur les activités sociales et scolaires/professionnelles :

    • Souvent ne parvient pas à prêter attention aux détails ou fait des erreurs d’inattention dans les devoirs, le travail ou d’autres activités.
    • A souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux.
    • Semble souvent ne pas écouter quand on lui parle directement.
    • Ne suit souvent pas les instructions et ne termine pas les devoirs scolaires, les corvées ou les tâches professionnelles.
    • A souvent du mal à organiser ses tâches et ses activités.
    • Évite souvent, a en aversion ou est réticent à s’engager dans des tâches qui nécessitent un effort mental soutenu.
    • Perd souvent les objets nécessaires à ses tâches ou activités.
    • Est souvent facilement distrait par des stimuli externes.
    • Est souvent oublieux dans la vie quotidienne.

2. Hyperactivité et Impulsivité (critère A2) : Au moins 6 des 9 symptômes suivants (pour les enfants) ou 5 (pour les adultes) doivent avoir persisté pendant au moins six mois à un degré qui est inapproprié pour le niveau de développement et qui a un impact négatif sur les activités sociales et scolaires/professionnelles :

    • Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège.
    • Se lève souvent dans des situations où il est supposé rester assis.
    • Court ou grimpe souvent partout, dans des situations où cela est inapproprié (chez les adolescents ou les adultes, cela peut se manifester par une sensation d’agitation).
    • A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir.
    • Est souvent “sur le départ” ou agit comme s’il était “monté sur des ressorts”.
    • Parle souvent excessivement.
    • Laisse souvent échapper la réponse à une question avant que la question ne soit entièrement posée.
    • A souvent du mal à attendre son tour.
    • Interrompt souvent les autres ou impose sa présence (par exemple, s’immisce dans les conversations ou les jeux).

Viennent s’ajouter les critères additionnels suivants :

  • Âge d’Apparition (critère B) : Plusieurs symptômes d’inattention ou d’hyperactivité-impulsivité étaient présents avant l’âge de 12 ans.
  • Environnement (critère C) : Les symptômes sont présents dans au moins 2 environnements de vie différents (par exemple, à l’école/travail et à la maison).
  • Impact Fonctionnel (critère D) : Les symptômes interfèrent clairement avec ou réduisent la qualité du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.
  • Exclusion (critère E) : Les symptômes ne surviennent pas exclusivement au cours d’un trouble psychotique et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (par exemple, trouble de l’humeur, trouble anxieux, trouble dissociatif).
critères cumulatifs TDAH

Si tous les critères sont remplis, le diagnostic doit préciser :

# Le type de TDAH

  • Mixte : les critères A1 d’inattention et A2 d’hyperactivité / impulsivité sont présents depuis les 6 derniers mois
  • Inattentif prédominant : les critères A1 d’inattention sont présents depuis les 6 derniers mois mais pas les critères A2 d’hyperactivité / impulsivité.
  • Hyperactif/impulsif prédominant : les critères A2 d’hyperactivité / impulsivité sont présents depuis les 6 derniers mois mais pas les critères A1 d’inattention.

# Le niveau de gravité

  • Léger : Peu ou pas de symptômes au-delà de ceux requis pour le diagnostic, et les symptômes entraînent une altération mineure du fonctionnement social ou professionnel.
  • Modéré : Symptômes ou altération fonctionnelle entre “léger” et “sévère”.
  • Sévère : Plusieurs symptômes en excès de ceux requis pour le diagnostic, ou plusieurs symptômes particulièrement sévères, ou une altération marquée du fonctionnement social ou professionnel.
les 3 niveaux de gravité du TDAH : léger, modéré, sévère

Le DSM-5 a apporté quelques changements par rapport au DSM-IV, notamment en élargissant l’âge d’apparition des symptômes de 7 à 12 ans et en abaissant le nombre de symptômes requis pour les adultes. Ces ajustements visent à améliorer la précision du diagnostic et à refléter une meilleure compréhension du TDAH à travers le spectre de la vie.

L'importance de poser un diagnostic

La précocité du repérage du TDAH est primordiale. En effet, un diagnostic tardif et/ou une absence de prise en charge peuvent entrainer des complications à long terme, notamment une aggravation des conséquences psychologiques telles qu’une faible estime de soi, des troubles de l’apprentissage voire un échec scolaire, des conflits familiaux et sociaux avec un risque accru de troubles oppositionnels (TOP) voire même des problèmes de délinquance ou d’addiction.

Un diagnostic précoce permet de mettre en place rapidement des interventions adaptées, ce qui peut grandement améliorer les symptômes du TDAH.

Le parcours Diagnostic

Le diagnostic du TDAH doit être posé en France par des professionnels. Il repose sur les critères définis dans le DSM-5 ou la CIM-10 (Classification internationale des maladies).

Le processus de diagnostic peut inclure des évaluations cliniques, des questionnaires standardisés et des observations comportementales.

Diagnostiquer un TDAH est complexe pour plusieurs raisons :

  • il n’existe pas de signes neurologiques ou physiques propre au trouble,
  • le TDAH va s’exprimer de manière différente d’une personne à l’autre,
  • pour une même personne les 3 symptômes peuvent se manifester de manière très différente selon l’âge et le contexte de vie,
  • les signes évocateurs du TDAH peuvent s’apparenter à ceux d’autres troubles comme les troubles des apprentissages, du comportement, de la précocité intellectuelle, le trouble du spectre autistique, les troubles anxieux, la dépression, ,…

C’est pourquoi, afin d’éviter les sur-diagnostics mais également de ne pas passer à côté d’un TDAH, le diagnostic nécessite une évaluation rigoureuse confirmée par un médecin spécialiste du trouble.

Pour savoir à qui s’adresser en cas de suspicion de TDAH, cliquez ici.

Traitements

Le TDAH doit faire l’objet d’une prise en charge globale et individualisée. Il est primordial que le traitement soit adapté aux symptômes de la personne et à leur sévérité. Les options de traitement pour le TDAH incluent une :
    • approches non médicamenteuses en première intention telles que la thérapie comportementale, l’éducation parentale (programme de Barkley notamment) et les adaptations scolaires,
    • approches médicamenteuses si les mesures mises en place en première intention ne sont pas suffisantes. En France, le seul médicament bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché pour le traitement du TDAH est le méthylphénidate  connu sous les noms commerciaux de Ritaline®, Concerta® et Quasym®).  Ce traitement est soumis à des règles de prescription très strictes, il doit être intégré dans une approche personnalisée à chaque enfant, réévalué tous les mois et prescrit en complément d’une thérapie non-médicamenteuse.
ressources documentaires

Pour en savoir plus sur le TDAH :

Retour en haut